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Une journée avec …

Les mondes du hip-hop, Festival HAIZEBEGI 2021

Le 16 octobre 2021, j’ai organisé une journée spéciale LES MONDES DU HIP-HOP dans le cadre du festival Haizebegi de Bayonne. Cette journée a été entièrement filmée par Alexandra Ena, ingénieure d’études à l’Institut ARI et en charge du pôle audiovisuel du laboratoire Passages, et aussi par les participants au stage « filmer la musique », rassemblant des étudiants du BTS audiovisuel de Biarritz, et des étudiants en anthropologie. A partir de ces rushs, j’ai souhaité réaliser un montage pour créer une vidéo courte permettant de donner à voir l’ensemble de cette journée (chaque moment sera mis en ligne séparément, la conférence de Karim Hammou se trouve déjà ici).

En septembre 2020, j’ai été recrutée en contrat postdoctoral (contrat de recherche à durée limitée) à l’Institut ARI de Bayonne, lui-même rattaché à l’UMR Passages, laboratoire bordelais de recherches pluridisciplinaires. J’ai rejoint l’équipe de Denis Laborde, anthropologue de la musique, qui a créé et dirige artistiquement le festival Haizebegi depuis 2014.

Pour l’édition 2021, il m’a proposé d’être en charge de penser et d’organiser une journée spéciale hip-hop. Cette proposition s’accompagna au même moment d’une invitation de Karim Hammou à faire partie d’un comité de pilotage pour l’organisation d’un colloque sur les cultures hip-hop à la Philarmonie de Paris, en lien avec la tenue de l’exposition HIP HOP 360. Pendant les réunions avec le comité de pilotage, l’idée est venue que j’organise, avec l’aide de Karim Hammou, cette journée à Bayonne, en amont du colloque à la Philarmonie.

Le festival Haizebegi est pensé comme un lieu d’expérimentation. Ce n’est pas un festival classique où l’on viendrait voir des représentations, sous-tendue par le principe de consommation. Les journées sont pensées par thématique ; elles rassemblent à chaque fois plusieurs personnalités d’horizons différents, avec l’objectif de créer, de provoquer des rencontres : chercheurs, artistes, médecins, associations, acteurs culturels, …

Cette journée sur les mondes du hip-hop devait donc suivre le même cheminement. Nous souhaitions rendre compte de la diversité des expressions musicales associées au hip-hop, en sortant du paradigme « parisien et banlieusard », et de faire dialoguer les différentes expériences en lien avec leurs ancrages locaux. Aidée largement de Karim Hammou, que ce soit pour les invitations d’artistes mais aussi pour la manière de penser la journée, nous avons imaginé plusieurs temps : un début de journée avec deux tables rondes :

  • l’une avec l’artiste Nayra (chanteuse, rappeuse, compositrice de Saint Denis) et Barbara John, réalisatrice de ses clips pour avoir un échange sur la nécessité de penser la musique avec l’image aujourd’hui, et sur les processus créatifs collectifs qui sous-tendent la production des clips vidéo.
  • l’autre avec Nayra, Ange B. (rappeur, beatmaker, tchatcher toulousain membre des Fabulous Trobadors), Eric Dicharry (anthropologue, spécialiste du rap basque) : intitulée « où je vis », elle portait sur la relation entre rap et ville/territoire.

Nous avons ensuite projeté le film « D’lam à Jul : Marseille capitale rap », de Gilles Rof et Didier D. Daarwin (France, 2020, 58 min), précédée du teaser du documentaire « Toulouse hip-hop. Une ville de plus au drapeau » (Soraya Abdeljalil et Sébastien Aragones). Cette rencontre fut animée par Rémi Boivin, docteur en sociologie.

Karim Hammou, sociologue, chargé de recherche au CNRS, a donné une conférence intitulée : Le rap et l’histoire plurielle de la France.

La journée a laissé place à une soirée concerts, avec llidio, jeune rappeur mineur isolé originaire d’Angola, que j’avais rencontré quelques mois plus tôt à Bayonne lors de l’ouverture d’un local associatif, Nayra (Saint Denis), et Ange B (Toulouse). Trois artistes, ancrés dans trois contextes très différents, et aussi de trois générations différentes.

La soirée s’est terminée sur un micro-ouvert qui a donné lieu à des rencontres étonnantes, émouvantes et imprivisibles. De nombreuses personnes sont montées sur scène, un groupe d’étudiants du BTS de Biarritz m’ayant dit ensuite que c’était leur première scène, un duo de jeunes mineurs isolés à l’énergie débordante, à qui j’ai décidé de rendre hommage en reprenant pour la vidéo le son de leur performance (que l’on entend au début et à la fin de la vidéo), et une dame accompagnée de son mari, venue partager ses textes en affirmant sa bi-polarité.

La veille, Nayra a été reçue au lycée privé l’Argenté de Bayonne : elle a donné un concert dans le foyer du lycée, et a échangé pendant plus de deux heures avec les élèves de la section histoire de l’art.

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